Un site de l'Agence pour le Non-Marchand
Informations, conseils et services pour le secteur associatif

Gestion d’un projet en travail social : les erreurs à bannir !

08/12/21
Gestion d'un projet en travail social: les erreurs à bannir !

Les termes « projet », « travail en réseau », « partenariats » n’ont plus de secrets pour vous ? Vous naviguez à vue, voire les yeux fermés, dans les méandres de cette complexe organisation ? Il faut dire que nous, travailleurs sociaux, avons fait de ce mode de travail une seconde nature. Nous sommes bien rodés à cet exercice. On gère … Ou pas. Pas toujours simple en effet de gérer un projet, qu’il soit mis en œuvre au sein de l’équipe ou avec des bénéficiaires. Mais alors, comment fait-on pour foirer la gestion d’un projet ?

Mal démarrer est essentiel

Idéalement, un projet émerge de ses participants. Ça, c’est la théorie, dans le monde des bisounours, et il arrive même que cela se produise en pratique. Sinon, il y a toujours les cas où le projet vient « d’en haut », ne rencontre pas nécessairement les réalités de terrain de l’équipe ou des bénéficiaires et où il faut trouver mille et une manières de faire adhérer les participants. Un mauvais départ idéal donc.

Démotiver les porteurs de projet

Sinon, si vous êtes dans le cas de figure où le projet émerge des participants, vous pouvez toujours rattraper ce départ idéal en faisant tout ce qui est possible pour freiner la mise en œuvre du projet. Ajoutez-y toutes les lenteurs administratives possibles, multipliez les réunions, soyez peu efficace dans la définition de ce projet avec les personnes qui en sont porteuses. Et surtout, négligez un détail essentiel : en général, les personnes qui vont amener un projet sont des personnes qui ont besoin d’être dans l’action. La phase de réflexion autour de la mise en place du projet les intéresse souvent peu. Les y impliquer à outrance est le meilleur moyen de les démotiver.

Les déposséder de leur idée

Si toutefois vous êtes confrontés à des porteurs de projet qui sont à la fois dans l’action et la réflexion, vous pouvez aussi les déposséder de leur idée, vous approprier la mise en place du cadre dans lequel ce projet émergera afin que ces porteurs ne se sentent plus impliqués dans leur projet, ou que le projet final leur ressemble tellement peu qu’ils n’aient d’autre choix que de s’en désinvestir.

Ou au contraire, les surinvestir

Si en plus, vous pouvez les investir au-delà de leurs capacités, voire de manière inadéquate par rapport à leurs compétences et envies, c’est encore mieux. Et si ces personnes sont censées représenter toute une communauté, faites en sorte qu’ils soient le moins nombreux possible et les moins représentatifs possibles. De la sorte, vous aurez au final un projet qui aura nécessité beaucoup de temps et d’énergie pour rassembler peu de participants. Quoi de plus décourageant ?

Faites trainer la mise en œuvre

Soyez particulièrement lent. Espacez les réunions, restez dans l’abstrait le plus longtemps possible, pour que les participants n’en voient pas le bout et, lorsque ce projet sera enfin prêt à être mis sur pied dans la pratique, qu’ils ne se rappellent même plus en avoir eu l’idée.

MF – travailleuse sociale

[De la même autrice] :
 Travailleurs sociaux : réunion d’équipe, les erreurs à ne pas commettre
 Travailleur social : comment démotiver une équipe de travail
 Travailleur social : comment démotiver un collègue compétent et investi
 Travailleur social : comment démotiver un collaborateur compétent et investi - 2e partie
 Coronavirus : à la recherche de notre humanité perdue
 Précarité du travailleur social : et si on en parlait
 Travailleurs sociaux : non prioritaires ?
 Educateur spécialisé : toujours mal considéré...
 Travail social : déceler un manipulateur et s’en protéger
 Travailleur social : (se) motiver au changement
 Le non-marchand, encore et toujours oublié de la crise
 Travailleur social : astuces pour mieux communiquer, malgré le masque
 "Être éducateur dans une société en crise"
 Le non-marchand, oublié du (dé)confinement
 Patients psychiatriques, détenus, personnel : les oubliés de la crise
 Coronavirus : travailleur social en télétravail ?
 Coronavirus : quand nos hôpitaux en sont réduits à mendier...
 Gare à la surenchère dans l’offre de services sociaux
 Toujours en burn-out malgré les vacances...
 Vivre un deuil au travail
 De l’injonction à la résilience chez le travailleur social
 Éducateur spécialisé, le parent pauvre
 L’hypnose, un formidable outil pour le travailleur social
 Travailler en réseau : bénéfices et difficultés
 Les travailleurs sociaux sont-ils tous sur un pied d’égalité ?
 Travailleur social : gérer la lassitude professionnelle



Ajouter un commentaire à l'article





« Retour