Gestion d’un projet en travail social : les erreurs à bannir !
Les termes « projet », « travail en réseau », « partenariats » n’ont plus de secrets pour vous ? Vous naviguez à vue, voire les yeux fermés, dans les méandres de cette complexe organisation ? Il faut dire que nous, travailleurs sociaux, avons fait de ce mode de travail une seconde nature. Nous sommes bien rodés à cet exercice. On gère … Ou pas. Pas toujours simple en effet de gérer un projet, qu’il soit mis en œuvre au sein de l’équipe ou avec des bénéficiaires. Mais alors, comment fait-on pour foirer la gestion d’un projet ?
Mal démarrer est essentiel
Idéalement, un projet émerge de ses participants. Ça, c’est la théorie, dans le monde des bisounours, et il arrive même que cela se produise en pratique. Sinon, il y a toujours les cas où le projet vient « d’en haut », ne rencontre pas nécessairement les réalités de terrain de l’équipe ou des bénéficiaires et où il faut trouver mille et une manières de faire adhérer les participants. Un mauvais départ idéal donc.
Démotiver les porteurs de projet
Sinon, si vous êtes dans le cas de figure où le projet émerge des participants, vous pouvez toujours rattraper ce départ idéal en faisant tout ce qui est possible pour freiner la mise en œuvre du projet. Ajoutez-y toutes les lenteurs administratives possibles, multipliez les réunions, soyez peu efficace dans la définition de ce projet avec les personnes qui en sont porteuses. Et surtout, négligez un détail essentiel : en général, les personnes qui vont amener un projet sont des personnes qui ont besoin d’être dans l’action. La phase de réflexion autour de la mise en place du projet les intéresse souvent peu. Les y impliquer à outrance est le meilleur moyen de les démotiver.
Les déposséder de leur idée
Si toutefois vous êtes confrontés à des porteurs de projet qui sont à la fois dans l’action et la réflexion, vous pouvez aussi les déposséder de leur idée, vous approprier la mise en place du cadre dans lequel ce projet émergera afin que ces porteurs ne se sentent plus impliqués dans leur projet, ou que le projet final leur ressemble tellement peu qu’ils n’aient d’autre choix que de s’en désinvestir.
Ou au contraire, les surinvestir
Si en plus, vous pouvez les investir au-delà de leurs capacités, voire de manière inadéquate par rapport à leurs compétences et envies, c’est encore mieux. Et si ces personnes sont censées représenter toute une communauté, faites en sorte qu’ils soient le moins nombreux possible et les moins représentatifs possibles. De la sorte, vous aurez au final un projet qui aura nécessité beaucoup de temps et d’énergie pour rassembler peu de participants. Quoi de plus décourageant ?
Faites trainer la mise en œuvre
Soyez particulièrement lent. Espacez les réunions, restez dans l’abstrait le plus longtemps possible, pour que les participants n’en voient pas le bout et, lorsque ce projet sera enfin prêt à être mis sur pied dans la pratique, qu’ils ne se rappellent même plus en avoir eu l’idée.
MF – travailleuse sociale
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