Journée mondiale du travail social 2023 : focus sur ces travailleurs essentiels
Le 15 mars 2023 est célébrée la Journée mondiale du travail social. A cette occasion, le Guide social souhaite mettre à l’honneur, durant non pas un jour mais carrément une semaine, les travailleuses et travailleurs de l’action sociale. Des professionnels essentiels qui évoquent leur métier avec passion. Dans cet article, nous leur donnons la parole : une manière de revaloriser ces professions activement recherchées sur le marché du travail.
Il y a Sabine, éducatrice spécialisée dans une école : elle nous démontre que son travail d’accompagnement auprès des élèves est bien loin de l’image stéréotypée du pion. Il y a Virginie, ergothérapeute depuis 30 ans dans un centre de réadaptation pour enfants atteints de troubles moteurs. Un métier comme elle le dira si bien où « il n’y a pas de faire semblant, c’est de cœur à cœur ».
Il y a Nina, éducatrice spécialisée et référente démence dans une maison de repos : elle nous explique que son métier ne consiste pas à jouer au bingo toutes les semaines. Il y a Aurélie, assistante sociale au sein du Service Laïque d’Aide aux Justiciables et aux Victimes : elle nous partage sa vision très humaniste des détenus et des victimes. Il y a Véronique, infirmière sociale qui nous parle de cette autre intimité qui se crée avec le patient à travers le soin. Il y a Leslie, éducateur spécialisé qui utilise les arts martiaux pour aider l’autre
Et puis il y a aussi Mostapha, Valentine, Laurent, Cécile, Abdel, Cephise ou encore Déborah.
Ils et elles sont éducateur spécialisé, psychoéducatrice, kinésithérapeute, médiatrice familiale, médiateur culturel, assistante sociale, aide-ménagère sociale, aide-soignant, psychomotricien, ergothérapeute etc. : toutes et tous ont la passion de leur métier en commun. Un métier centré sur l’humain qu’ils ont accepté de nous dévoiler dans ses enjeux, son quotidien, son évolution.
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A travers notre campagne #jaimemonmetier, lancée par la plateforme du Guide social, une centaine de professionnel.le.s du social et de la santé nous ont partagé leur vision de leur métier et nous ont démontré à quel point leur métier est essentiel et porteur de sens.
Depuis octobre 2022, la campagne #jaimemonmetier a mis en place un nouveau format : une exposition photo itinérante qui met en image des infirmiers, assistants sociaux, aide-soignants, ergothérapeutes, sage-femmes, psychomotriciens, éducateurs… Autant de travailleurs investis, de divers horizons, tous réunis au sein de cette exposition.
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La Journée mondiale du travail social est née en 1983
A l’occasion de la Journée mondiale du travail social, ce 15 mars 2023, le Guide social souhaite mettre à l’honneur, durant carrément une semaine complète, soit du 13 au 17 mars 2023, les travailleuses et travailleurs qui jouent un rôle primordial et dont la revalorisation est devenue indispensable !
Mais avant de découvrir qui sont ces hommes et ces femmes aux multiples histoires qui méritent d’être racontées, savez-vous d’où vient cette Journée mondiale du travail social ? Cette journée est née en 1983 au siège des Nations Unies à New York, à l’initiative de la Fédération Internationale des Travailleurs Sociaux (FITS), à laquelle s’est jointe ensuite l’Association Internationale des Ecoles de Travail Social (AIETS).
Ce jour clé qui sera célébré le 15 mars prochain vise à rassembler les travailleurs sociaux et étudiants en travail social du monde entier pour diffuser un message commun. « Respectons la diversité grâce à l’action sociale commune » constitue le message de cette année.
Que représentent les professionnel.le.s de l’action sociale sur le marché de l’emploi ?
Le secteur à profit social, appelé également secteur non-marchand, est un secteur incontournable en termes d’emploi.
Selon UNISOC, l’organisation d’employeurs de secteurs à profit social en Belgique : « Les statistiques ONSS décentralisées présentées ci-dessous portent sur le quatrième trimestre 2019. Au 31 décembre 2019, l’emploi salarié dans les principales branches d’activité du secteur à profit social – qui fait partie du secteur quaternaire plus large – est de 751.227 postes de travail dans 33.408 unités locales en Belgique. Il s’agit ici d’une délimitation composée de quatre groupes d’activité économique : les soins de santé, l’action sociale (y compris le travail adapté en ateliers protégés et sociaux), la culture/récréation/sport ; et les mutuelles et caisses d’assurance soins. Cela représente 18,33 % de l’emploi salarié dans 11,2 % du nombre total d’unités locales en Belgique. » La Belgique compte 147.172 associations.
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Qu’est-ce qui nourrit les professionnel.le.s de l’action sociale dans leur travail ?
On le sait : les métiers du social sont psychologiquement et parfois même physiquement éprouvants. En raison du public accompagné et parfois également des conditions de travail. Et pourtant, la centaine d’hommes et de femmes que nous avons interrogés dans le cadre de la campagne #jaimemonmetier nous ont toutes et tous parlé avec passion. Il était même parfois difficile de les arrêter tellement ils sont animés par leur travail au quotidien.
On pense notamment à Christophe, 43 ans, qui nous a dépeint avec sincérité les réalités vécues en tant qu’éducateur de rue. Il a évoqué sans détours des thèmes aussi cruciaux que le droit au refus, l’accompagnement palliatif en rue ou encore la toxicomanie chez les femmes enceintes…
Lorsque nous avons demandé à ce professionnel de l’action sociale pourquoi il exerçait ce métier et ce qui le nourrissait dans son travail, il nous a répondu que lui et ses pairs faisaient ce métier car ils étaient fascinés par l’humain. Extrait : « Il faut travailler avec les gens pour leur rendre une estime de soi, leur montrer qu’ils ont des capacités. Le travail social est essentiel. Il ne faut pas se limiter aux actions de charité chrétienne bien qu’elles aient le mérite d’exister. Mais donner de manière redondante aux mêmes personnes, cela crée de la compliance par rapport à leur statut et ça en devient de l’assistanat. Il y a une différence entre apprendre à pêcher et apporter du poisson. Le travail social permet de s’inscrire dans une dynamique faite d’objectifs mais qu’il faut évidemment adapter en fonction de la personne. »
Une vision que plusieurs travailleurs et travailleuses ont partagée dans leurs récits. Quand on leur demande ce qui leur donne envie de se lever le matin, toutes et tous mettent en avant le caractère humain de leur profession. Comme Sabine qui aime aussi l’aspect « partage » de son métier. Elle qui aime faire rire et chanter les patients.
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Que revendiquent les professionnel.le.s de l’action sociale ?
2023. Sortir de 3 ans de crise ? Pour le travail social, on est bien au-delà. Cela fait plus de 20 ans que les fondements sont battus en brèche. Cela fait plus de 20 ans que des professionnels et des associations rappellent les valeurs, rappellent le sens, rappellent l’intérêt sociétal aussi d’un travail social qui considère les publics et vise leur émancipation. Cela fait plus de 20 ans que ces mêmes professionnels et ces mêmes associations rappellent que contrôler et faire rentrer dans des cases prédéfinies, ce n’est pas du travail social et ce ne sera ni constructif pour les publics, ni vraiment utile pour la société.
La passionnante carte blanche du Comité de Vigilance en Travail Social rappelle cela. Il engage les professionnels à oser, à prendre des risques, à affirmer, parce que, sans cela, le travail social entrera de lui-même dans cette case normée et déformante où il ne se reconnaîtra plus.
Des professionnel.le.s activement recherché.e.s sur le marché du travail
Tout le monde s’accorde à dire que les professionnel.le.s du social et de la santé sont activement recherchés. Leurs professions figurent parmi les métiers en pénurie.
Rien que sur la plateforme du Guide social, il y a actuellement 543 offres d’emploi à Bruxelles et en Wallonie. Parmi les profils recherchés, on retrouve des postes d’assistant social, de logopède, d’ergothérapeute, d’infirmier de rue, de directeur, etc.
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Lina Fiandaca
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