Agenda caché et stratégies : s’en préserver au travail
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En tant qu’êtres humains, nous avons tous des besoins à satisfaire, et nous sommes programmés pour la satisfaction de ces besoins, dont certains nous sont aussi vitaux que manger, boire, dormir, respirer. Parmi ces besoins, celui d’appartenance et celui de compétence sont particulièrement puissants et leur satisfaction nous pousse parfois à mettre en oeuvre des stratégies délétères.
Tous les êtres humains ont des besoins fondamentaux, et nous nous employons tous, consciemment ou inconsciemment, à les satisfaire. Outre les besoins physiques, il existe des besoins fondamentaux au niveau psychologique, dont la satisfaction nous est tout aussi vitale. C’est normal, humain et nous le vivons tous. Reconnaître cela, l’accepter permet déjà de mieux comprendre certaines situations professionnelles complexes et qui nous semblent parfois incongrues.
Le besoin d’appartenance, fondamental
Parmi ces besoins fondamentaux, il y a le besoin d’appartenance. Nous avons besoin de nous sentir appartenir à un groupe, nous sommes programmés pour être en relation avec nos semblables. Nous sommes des êtres sociaux. Satisfaire ce besoin d’appartenance nous est vital. La satisfaction de ce besoin dans la sphère professionnelle, où nous passons beaucoup de temps, peut prendre de drôles d’expressions.
Satisfaire ce besoin est vital
C’est ainsi que certains collègues vont intriguer, colporter des ragots, monter les personnes les unes contre les autres. Au-delà de ça, il s’agit aussi de tous les comportements qui peuvent être mis en place pour conserver sa place au sein du groupe. Tout ce qui est fait et ce qui ne l’est pas. Percevoir un collègue comme une menace et inconsciemment lui mettre des bâtons dans les roues par exemple. Ne pas intervenir lorsqu’un collègue est pointé du doigt comme étant l’élément catalysant tous les problèmes de l’équipe, etc.
Nous pouvons adopter des comportements inadaptés pour le satisfaire
Nous avons tous besoin d’appartenir à un groupe, de quelque manière que ce soit. Sentir que l’on n’appartient pas à son équipe de travail, que l’on ne partage pas les mêmes valeurs, que l’on est mis de côté, que l’on n’est pas sur la même longueur d’ondes est extrêmement douloureux. Qui plus est, inconsciemment, un tel sentiment met en danger notre survie, nous poussant à des comportements parfois inadaptés afin de satisfaire ce besoin insatisfait. Par exemple, nous pouvons redoubler d’efforts pour attirer l’attention, renoncer à qui nous sommes pour nous conformer au groupe, causer du tort à d’autres, etc.
Le besoin de compétence est particulièrement puissant
Un autre besoin particulièrement puissant est le besoin de compétence. Nous avons besoin de nous sentir compétents. Chez certaines personnes, cela peut signifier avoir besoin de se sentir parfaitement compétents en tout. Chez d’autres, plus en équilibre par rapport à leur nature imparfaite, cela peut signifier avoir besoin de se sentir en apprentissage et en perfectionnement.
Ce besoin doit pouvoir s’épanouir
Tout comme le besoin d’appartenance, la satisfaction du besoin de compétence peut nous pousser à adopter des comportements parfois inadéquats dans la sphère professionnelle, comme par exemple admettre difficilement que l’on a commis une erreur. Si la structure dans laquelle nous travaillons ne permet pas à ce besoin de compétence de s’épanouir, par exemple parce que les accomplissements ne sont pas valorisés ou parce que les erreurs ne sont pas traitées comme des possibilités d’apprentissage, alors il y a fort à parier que plusieurs stratégies (inter)personnelles verront le jour pour pallier à ce manque.
Prendre soin de ses besoins et de ceux des uns et des autres
En tant que travailleur, savoir que nous avons tous des besoins fondamentaux à satisfaire et que nous sommes tous programmés pour les satisfaire permet de comprendre pourquoi certaines stratégies sont mises en oeuvre. C’est humain. Certains d’entre nous ont simplement des besoins plus prégnants que d’autres, ou encore des besoins dont la satisfaction est plus complexe. Décoder cela chez nous en premier lieu nous permet de comprendre pourquoi nous mettons en oeuvre certains comportements. Décoder cela chez nos collègues nous permet de les aider à satisfaire leurs besoins. Une autre manière de nous préserver des stratégies et de travailler en équipe.
MF - travailleuse sociale
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