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Travail social : accueillir un nouveau travailleur, mode d’emploi

16/08/22
Travail social : accueillir un nouveau travailleur, mode d'emploi

On a plus ou moins tous vécu cette situation : commencer un nouvel emploi et … avoir l’impression d’être parachuté et de tomber comme un cheveu dans la soupe. Se demander où on arrive et avoir le sentiment qu’on attend de nous qu’on soit déjà opérationnel alors que bien souvent on a à peine compris ce qu’on attend de nous concrètement et qu’il arrive même que l’on n’ait pas de matériel de travail.

C’est bien la preuve qu’accueillir un nouveau travailleur ne s’improvise pas ! Au contraire, ça se prépare et, idéalement, il est nécessaire d’y consacrer un peu de temps, au risque de voir ce nouveau collègue errer comme une âme en peine en se demandant ce qui a bien pu lui prendre de débarquer là…

Un nouveau collègue n’arrive jamais par surprise

Commençons par les bases : en règle générale, l’arrivée d’un nouveau travailleur ne se fait pas par surprise, et encore moins du jour au lendemain. Bien souvent, il s’agit d’un nouvel emploi créé à la faveur d’un subside, et donc attendu de longue date. Il peut aussi s’agir d’un remplacement de congé maladie, auquel cas la situation est également connue, étant entendu qu’on décide rarement de remplacer en cas de maladie au premier jour de celle-ci.

Mais alors, pourquoi ce flottement ?

Dès lors, la possibilité temporelle de préparer l’arrivée de ce nouveau travailleur existe. Et si l’engagement a été un tant soit peu préparé, les moyens matériels existent également. Alors comment se fait-il que bien souvent, un nouveau travailleur arrive et, après avoir été accueilli, voire, dans les meilleurs cas, présenté rapidement aux autres collègues, se retrouve sans écolage, voire sans poste de travail ou encore sans matériel ?

« Perdre du temps » pour gagner en efficience

Est-ce si compliqué d’envisager de « perdre du temps » à accueillir correctement un nouveau collègue ? De prévoir un programme d’écolage, d’explications, de structurer cet accueil avec, par exemple, des fiches-outils ? De laisser le temps à la personne de prendre ses marques avec son nouveau travail, son nouvel environnement, sa nouvelle équipe ? Il faut croire que oui. Ce temps si nécessaire semble souvent perçu comme du temps « perdu ».

Quand la rentabilité perçue s’en mêle

On pourrait se dire, très ironiquement, que c’est parce que durant ce temps, la personne n’est pas perçue comme « rentable », mais en regardant les choses d’un autre angle, en prenant ce temps dès le départ, on évite par la suite des lenteurs, tergiversations, mécompréhensions, erreurs, etc. Qui s’avèrent être beaucoup plus de temps perdu que ce fameux temps de l’écolage qui n’a pas eu lieu.

Quid du matériel

Il en va de même pour le matériel. Pourquoi attendre que la personne soit là pour lui attribuer un bureau, un ordinateur, une adresse mail, des cartes de visite, un agenda, etc ? Le contrat de travail est signé, a priori le nouveau travailleur ne va pas se volatiliser dans la nature. Qu’est-ce qui empêche donc de l’accueillir matériellement, ce qui, à coup sur, lui procurera un sentiment positif et apaisant par rapport à son nouvel emploi. Il a été attendu, son arrivée a été préparée. Somme toute, cela ne demande qu’un peu d’organisation en amont, au lieu de courir partout après coup, et de laisser un nouveau collègue sans possibilité matérielle de travailler…

Ne pas ralentir le mouvement naturel

C’est que toute structure est prise dans son mouvement naturel et que l’arrivée d’une nouvelle personne fait figure de « grain de sable » venant ralentir la machine. Donc on attend jusqu’au dernier moment, reculant le temps de l’accueil logistique, pensant qu’on pourra toujours le faire « plus tard », ou « après », car tant que le collègue n’est pas physiquement présent, la mise en place n’est pas nécessaire. Pourtant, à nouveau, cela fait partie du travail et cela participe au sentiment rassurant d’être bien accueilli et donc bien intégré.

Ne pas ralentir le mouvement naturel

C’est que toute structure est prise dans son mouvement naturel et que l’arrivée d’une nouvelle personne fait figure de « grain de sable » venant ralentir la machine. Donc on attend jusqu’au dernier moment, reculant le temps de l’accueil logistique, pensant qu’on pourra toujours le faire « plus tard », ou « après », car tant que le collègue n’est pas physiquement présent, la mise en place n’est pas nécessaire. Pourtant, à nouveau, cela fait partie du travail et cela participe au sentiment rassurant d’être bien accueilli et donc bien intégré.

MF - travailleuse sociale

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