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Chronique d’un psy : « Le retour de congé »

08/01/24
Chronique d'un psy : « Le retour de congé »

Alors que 2024 s’ouvre à tout un chacun avec ses enjeux, ses promesses et ses angoisses, T. Persons nous explique pourquoi il n’a pas de conseil à nous donner pour le retour des congés.

Il parait qu’il est de bon ton de souhaiter les meilleurs vœux en cette nouvelle année. Du coup, je me suis interrogé. Que peut-on souhaiter aux psychologues cliniciens qu’ils n’ont pas déjà ? Une chance d’être un jour conventionné ? Une institution qui ne les instrumentalise pas ? Une considération des autres acteurs du champ de la santé mentale ?

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Bref, vous l’imaginez bien, des souhaits j’en ai plein la salle d’attente, mais finalement, celui qui revient en boucle est peut-être le moins original : la santé. Or, on ne va pas se mentir, il n’y a pas de fumée sans feu, si beaucoup de personne pensent encore que le psy est souvent plus fou que ses patients, c’est qu’il doit bien y avoir un fond de vérité dans le propos ! Certes, nous ne sommes pas fous, mais à force d’être malmenés de bien des manières, il n’est pas anormal que certains craquent ou, a minima, aient un coup de mou.

Par exemple, moi, c’est la reprise. Après des congés, le dimanche soir qui augure le lundi matin est une torture. Pire qu’un album de Noël de Roch Voisine. L’idée de reprendre, c’est comme si on me retirait à une quiétude pour me jeter dans une cantine durant la pause de midi. Est-ce pour autant que je dois m’inquiéter ? Suis-je en état de dépression majeure ? Je ne crois pas. Je pense même qu’il est plutôt sain de se dire que la vie sans le boulot, c’est plutôt sympathique !

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"Mais reprendre, c’est compliqué"

Du coup, je me suis dis que je n’étais peut-être pas le seul. De fait, du haut de ma recherche hautement scientifique – merci Google – j’ai pu tomber sur des échos de professionnels qui, eux aussi, ont du mal à reprendre. Ils reprennent, malgré tout. Et ils aiment ce qu’ils font. Mais reprendre, c’est compliqué. Puis, je suis tombé sur un article qui me proposait cinq conseils pour reprendre mon job, après les fêtes de fin d’année. C’était écrit par un psy. La collégialité voudrait que l’on ne critique pas ses confrères et consœurs, mais si, être psy, c’est prodiguer des conseils sous forme de top 5…

En conclusion, si jamais par hasard vous tombiez sur cet article après avoir fait comme moi une recherche hautement méthodique, sachez-le, face à la reprise du travail, je n’ai pas de conseil à vous donner. En effet, il peut être inquiétant de ne pas avoir envie de retourner au travail. C’est sain de se poser la question, mais ce n’est pas parce que vous n’avez pas envie de retourner bosser que vous êtes sur la voie du burnout, de l’ennui professionnel ou d’une autre joyeuseté. Parfois, renoncer aux vacances, c’est douloureux parce que, souvent, les vacances, c’est chouette. Si on a de la chance d’être bien entouré, que l’on a des passions et des hobbys qui peuvent prendre plus de temps que dans le rush du quotidien, les vacances, c’est bien. Et même que, parfois, quand ils ne sont pas trop fatigués, qu’ils sont indépendants, qu’ils n’ont pas trop bouffé de sucre et qu’ils ont un âge où ils peuvent piger qu’on ne met pas son doudou au micro-onde, passer du temps avec ses enfants, c’est également sympathique.

Soit, une bonne rentrée à toutes et à tous, et surtout prenez garde, on n’est jamais à l’abri d’un ou d’une collègue qui donne des conseils ! On est peut-être pas tous fous, mais il y en a quand même qui en tiennent une fameuse couche

T. Persons

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