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Chronique d’un psy : « Quand on cherche du boulot… »

05/12/23
Chronique d'un psy : « Quand on cherche du boulot... »

Chaque année, de nombreux psychologues terminent leurs études et obtiennent leur visa et leur agrément. Après les stages, vient souvent une lourde tâche : trouver un job. T. Persons nous parle cette semaine de son expérience en la matière.

S’il y a un truc qui me donne envie de mourir au fond d’une cabine WC d’un festival en pleine canicule, c’est bien les conseils gratuits et malavisés. Vous voyez, ceux qui s’imposent à vous alors que vous n’avez rien demandé ? On les reconnait facilement, ils commencent par : « Moi, à ta place, je… » ou encore « Tu ferais bien de… ». Souvent, on les retrouve dans des contextes majeurs : lorsque l’on choisit ses études, lorsque l’on va avoir un enfant ou quand on cherche du boulot.

Vous l’aurez compris, ceci n’est pas une ixième chronique visant à vous prodiguer des conseils pour trouver un emploi. C’est même plutôt l’inverse. En tant que psychologue clinicien actif à une époque où il était toléré de fumer dans les restaurants et les trains, je ne suis pas certain d’avoir mon mot à dire sur le marché de l’emploi des psychologues à l’heure actuelle. Jadis, il n’était pas aisé de trouver un job, internet était bien présent, mais omniprésent. On ne parlait pas des réseaux sociaux.

"Il y a un truc qui manquait cruellement : de la bienveillance"

À l’heure actuelle, j’ai le sentiment que tout se complexifie, les stages, les manières d’écrire son CV, le rapport aux technologies… Certes, il y a bien des personnes pour vous conseiller sur la manière d’optimiser vos chances de trouver un job. Malheureusement cela ne sera pas moi. Donc, il est gentil, T. Persons, mais pourquoi écrire une chronique sur la recherche d’emploi, sans prodiguer de bons conseils ? Eh bien, parce que dans tout ce que j’ai pu éplucher pour préparer cette chronique, il y a un truc qui manquait cruellement : de la bienveillance.

En effet, on peut vous parler de présence sur les réseaux sociaux, de multiplication de stages, de formations longues, mais rarement on vous donne l’essentiel : trouver un job qui vous plait. Vous allez me dire, il clapote pas un peu de la cafetière, là ? Il y a trois paragraphes, il nous disait qu’il détestait les conseils à trois sous et là, il nous dit de « trouver un job qui nous plait » ? Ce que je veux dire, plus qu’un conseil, c’est plutôt un constat : à l’heure actuelle, chacun à son mot à dire à une jeune personne qui sort de ses études. Il faut faire ceci, il faut faire cela, mais on en oublierait presque l’essentiel. Être psychologue, c’est travailler avec la détresse humaine, avec des équipes parfois dysfonctionnelles, dans des environnements lourds. À défaut de ne plus devoir galérer pour trouver un emploi, soyez exigeants.

En conclusion, cette semaine, je verse peut-être un peu dans le pathos à la sauce Father and Son de Cat Stevens. Suis-je devenu un vieux con qui balance des banalités ? Ou peut-on postuler que ce qui à mes yeux est fondamental, peut être devenu banal ? Bref, amies et amis psychologues, prenez le temps avant de choisir votre futur job. C’était un conseil gratuit. Alors, satisfait·e·s ?

T. Persons

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