Un site de l'Agence pour le Non-Marchand
Informations, conseils et services pour le secteur associatif

L’empressement, entre stress et irritabilité

13/03/23
L'empressement, entre stress et irritabilité

Génération hyper stressée, nous sommes aussi hyper connectés et hyper pressés. Nous courons tout le temps ! Après quelques minutes dans les embouteillages (sérieusement, 4 minutes, ça change quoi en vrai ?), après le retard à rattraper au travail, après le temps qui semble filer trop vite le matin et le soir, etc. Le temps, qui est notre seul luxe, est devenu notre ennemi. Nous n’en avons pas assez.

Est-ce bien là le problème ? Celui du manque de temps ? Si nos journées étaient deux fois plus longues, aurions-nous deux fois plus de temps ou au contraire, ferions-nous deux fois plus de choses ? Le problème est-il le manque de temps ou notre rapport au temps ? Concrètement, faisons un petit test…

Irritabilité, hypersensibilité, agitation : des indices à ne pas négliger

Vous sentez-vous irritable ? À vous énerver beaucoup trop facilement, à être agacé par de petits évènements ordinaires ? Cela se vérifie surtout dans la façon de se comporter avec nos proches, pas forcément avec nos collègues … Vous sentez-vous hypersensible ? Des petits problèmes ordinaires ont un effet disproportionné sur votre bien-être et sur votre niveau de patience envers les autres ? Vous sentez-vous agité ? Quand vous essayez de ralentir, vous n’arrivez pas à vous relaxer ?

Activité incessante, course permanente

Vous sentez-vous dans une activité incessante, une course permanente ? Êtes-vous complètement vidé le soir venu, exténué et grognon ? Vous sentez-vous toujours happé par la tyrannie de ce qui est urgent, et non important, avec un quotidien plus rempli que jamais ? Vous réveillez-vous souvent fatigué le matin, tombez-vous souvent malade, souffrez-vous de maux du stress (maux de dos, de ventre, de tête) ?

Comportements échappatoires, engourdissement émotionnel

Avez-vous des comportements échappatoires, des distractions qui vous font fuir la réalité, que vous mettez en place lorsque vous être trop fatigué pour donner à votre âme ce dont elle a besoin ? Ça peut être trop manger, trop boire, vous perdre dans le binge watching ou sur les réseaux sociaux, faire du shopping compulsif … Vous sentez-vous déconnecté de vous-même et des autres, pris dans une activité frénétique et / ou dans une forme de distraction digitale ? Avez-vous du mal à accéder à vos sentiments, à faire preuve d’empathie, comme si vous étiez dans une forme d’engourdissement émotionnel ?

L’empressement, un mode de vie…

Si tout ou partie de cela vous parle, vous êtes probablement dans une forme d’empressement. Cet empressement a un prix au niveau de notre santé mentale, notre santé émotionnelle, mais aussi de nos relations et dans les domaines qui comptent pour nous. Le hic avec l’empressement, c’est qu’il est présent partout, dans la sphère professionnelle, mais aussi dans notre vie privée. En fait, l’empressement est devenu, pour certains, un mode de vie, voire une addiction. Et parfois, c’est le corps qui finit par craquer, quand il est au bout du rouleau.

Qui a un prix !

Les conséquences de l’empressement sont aussi physiques : maux de tête, de ventre, de dos, perte d’énergie, douleurs diverses… Cet état d’esprit peut mener au burn out, à la dépression chronique, à l’anxiété. La bonne nouvelle, c’est que comme c’est un mode de vie, il n’a pas à être subi. Si on prend conscience que l’on est dans ce schéma, on peut aussi, de manière intentionnelle, en sortir. Faire un pas de côté. Ralentir. Faire moins, mais mieux. Trier l’urgent de l’important. C’est simple, en fait. Ce qui ne veut pas dire que c’est facile.

Prendre conscience de son pouvoir d’action

Cela demande du courage, de la détermination, parfois cela demande de nager à contre courant, voire de changer de rivière, mais le prix à payer est en fait un cadeau reçu, celui que l’on se fait à soi-même. Le cadeau du respect de soi, de ses valeurs, de son temps, de sa propre santé. La prise de conscience est la première étape, car on ne peut pas agir contre quelque chose dont nous ne sommes pas conscients. Prise de conscience aussi de son propre pouvoir d’action, de sa propre liberté, du choix que nous avons, car quoi qu’on en dise, nous sommes les capitaines de nos bateaux. Fussent-ils ivres.

MF - travailleuse sociale

Découvrez les autres textes de l’autrice

 Travail social : le difficile équilibre du travail en équipe
 Travail social : vulnérabilité et empathie, quand le lien s’en mêle
 Secteur non-marchand : balayer devant sa porte...
 Travail social : vous avez dit piston ?
 Travailler dans le social : ces clichés qui nous collent encore et toujours à la peau
 Travail social : accueillir un nouveau travailleur, mode d’emploi
 Travail social : le pire moment pour lancer un nouveau projet
 Travailleurs sociaux : les vacances d’été, un moment si particulier
 Travail social : quand la communication fait défaut
 Ce que j’aurais aimé qu’on me dise lorsque j’ai commencé à travailler dans le social
 Travailleurs sociaux indépendants : vers un système social à deux vitesses ?
 Peut-on soigner en ne prenant pas soin de soi ?
 Rémunération : travailleur social, combien tu vaux ?
 Quand l’entretien d’embauche en dit long sur l’employeur
 Travail social : comment "gérer" son chef ?
 Viva for Life, entre cirque médiatique et charité mal placée
 Quand nos aînés sont laissés au bord de la route...
 Gestion d’un projet en travail social : les erreurs à bannir !
 Travailleurs sociaux : réunion d’équipe, les erreurs à ne pas commettre
 Travailleur social : comment démotiver un collègue compétent et investi
 Coronavirus : à la recherche de notre humanité perdue
 Précarité du travailleur social : et si on en parlait
 Educateur spécialisé : toujours mal considéré...
 Travail social : déceler un manipulateur et s’en protéger
 Travailleur social : (se) motiver au changement
 De l’injonction à la résilience chez le travailleur social
 Éducateur spécialisé, le parent pauvre
 Travailler en réseau : bénéfices et difficultés
 Les travailleurs sociaux sont-ils tous sur un pied d’égalité ?
 Travailleur social : gérer la lassitude professionnelle



Ajouter un commentaire à l'article





« Retour