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Papotages d’éducs : le rôle de l’éducateur spécialisé

12/12/23
Papotages d'éducs : le rôle de l'éducateur spécialisé

Avec ma copine Justine, éducatrice spécialisée, on a papoté un long moment. On a discuté études, boulot, expériences, équilibre vie pro et perso, etc. Bref, on a passé un bon moment et on a décidé de vous en livrer des instantanés. Cette semaine, découvrez notre vision du rôle d’éducateur spécialisé !

Justine a fait ses études dans une haute école liégeoise, de laquelle elle est sortie il y a 8 ans. J’ai aussi fait mes études dans une école liégeoise, pas la même, et c’était il y a plus longtemps : 18 ans. On a toutes les deux des parcours professionnels plutôt riches et diversifiés en termes d’expériences, ce qui nous a donné l’occasion de réfléchir et de discuter sur le rôle de l’éducateur.

Notre série Papotages d’éducs :

Pourquoi ce choix de métier
Les études vs la vraie vie

Le rôle de l’éducateur en général

Parce que bien évidemment, le rôle de l’éducateur spécialisé varie considérablement selon l’institution et le public avec lequel il travaille…

« Pour moi, le rôle de l’éducateur, c’est d’être un point de repère, un accompagnant, une personne qui met en lien avec d’autres, qui réfère. C’est aussi d’être une personne qui est en lien avec la famille, le réseau », confie Justine. « Pour moi, l’éducateur, c’est celui qui fait maillon entre tous ceux qui gravitent autour de la personne. Après, c’est tellement vaste, un éducateur peut aussi bien accompagner individuellement que collectivement, proposer des animations, mais toujours avec un but derrière, une visée d’accompagnement psycho-affectif et social… Ça dépend aussi du lieu de travail, du mandat de l’institution, de la composition de l’équipe, etc. »

En ce qui me concerne, le rôle de l’éducateur, c’est d’accompagner la personne dans son quotidien. Bien sûr, on est un point de repère, un lien entre les différents intervenants, la famille, le réseau. Mais on est aussi la personne qui va aider à prendre le bus, à apprendre à gérer un budget de manière très concrète, par exemple en allant faire les courses. On est la personne qui va répondre à des questions et à des demandes très terre-à-terre, toujours dans un but d’accompagnement psycho-social et dans une visée éducative. Ça peut être accompagner à un rendez-vous, aider à comprendre le fonctionnement d’une machine à laver, aider à trouver un organisme d’orientation.

Je pense que c’est cette approche qui nous distingue des autres professionnels qui vont aussi accompagner, être des liens et des points de repères. Quand on est éducateur, on décèle parfois des demandes qui passent inaperçu des autres intervenants.

Lire aussi : Educateur spécialisé... oui, mais spécialisé en quoi ?

Le parcours professionnel

« Je n’ai pas travaillé tout de suite comme éducatrice, car le milieu était assez bouché lorsque j’ai été diplômée. Ensuite, j’ai surtout travaillé avec des personnes âgées, en maison de repos, mais aussi avec des personnes porteuses de handicaps, en résidentiel, et avec des enfants, en école de devoirs », dévoile Justine avant de pointer : « Au final, sur peu de temps, j’ai engrangé pas mal d’expériences dans des milieux diversifiés et des institutions totalement différentes, avec des fonctionnements bien à elles. Le rôle de l’éducateur était complètement différent d’un endroit à l’autre, forcément, mais toujours avec cette spécificité d’être un lien, un repère, un référent, un accompagnant. Bien sûr, nos missions étaient variées. En résidentiel, j’ai fait beaucoup de nursing, en école de devoirs, je fais de l’animation, en maison de repos, je suis une présence, un soutien. C’est important de s’adapter à la demande, tout en restant dans son rôle, et ce n’est pas toujours facile. »

Personnellement, et paradoxalement, j’ai très peu travaillé avec la casquette officielle d’éducatrice spécialisée. J’ai beaucoup été engagée en tant que « travailleuse sociale » et eu des rôles hybrides entre éducatrice spécialisée, assistante sociale, responsable de projet, animatrice … Je pense que c’est aussi une des richesses de ce métier, c’est qu’il nous permet de rebondir, de nous adapter. Après, tout dépend aussi de nos compétences propres et de notre personnalité.

Un conseil ?

« Je pense qu’il faut savoir qui on est et quelle est notre place, quel est le rôle que l’on doit tenir en tant qu’éducateur spécialisé et essayer de trouver un équilibre entre ça et ce qu’on nous demande, implicitement et explicitement. Savoir aussi que dans certains cas, si on accepte des demandes qui sortent du cadre, il sera difficile de faire marche arrière après », livre Justine.

Pour ma part, je dirais que le métier et le rôle d’éducateur spécialisé sont en constante évolution. Rien qu’au niveau des études, il y a eu de gros changements entre le bachelier que j’ai passé et celui que Justine a passé. Au niveau professionnel, c’est pareil, le métier évolue, en tout cas dans certains domaines. Je crois qu’il faut rester ouvert, mais aussi s’écouter, connaître ses limites et les respecter, car on ne peut pas vivre dans un inconfort professionnel permanent.

MF - travailleuse sociale

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