Travailleur social, quel est ton secteur ?
Lorsqu’on est travailleur social, on a la chance de pouvoir travailler au sein de mille et un secteurs, tous plus variés les uns que les autres. Revers de la médaille : il paraît que trop de choix tue le choix… Alors comment faire pour choisir son secteur de travail dans ces vastes possibles ?
La réponse est simple : il n’y en a pas ! Pas de recette miracle, pas de secteur de travail à trouver une fois pour toutes, pas de méthode magique applicable à tous. Chaque personne est unique, les parcours professionnels le sont tout autant. De plus, un parcours professionnel est rarement linéaire et les aspirations évoluent tout au long d’une carrière. Alors, sachant cela, autant s’attarder à construire une boussole qui nous aide à nous orienter tout au long de notre parcours.
Tester pour se tester
Puisqu’il faut bien commencer quelque part, en général, lorsqu’on débute, on a une idée du secteur dans lequel on veut travailler. Soit parce qu’un de nos stages nous a particulièrement plu, soit parce que c’est un rêve, un idéal que l’on avait avant nos études et / ou que l’on a développé et alimenté durant notre formation. Souvent donc, on cherche au sein de ce secteur pour notre premier emploi. Ceci étant dit, la réalité du marché de l’emploi dicte également nos recherches, surtout si l’on cherche depuis un certain temps. Parfois, on se retrouve alors à tester quelque chose qui ne nous attirait pas nécessairement au départ.
– Lire aussi : Les stages, un moment-clé dans la formation des métiers de la santé et du social
Pratiquer pour développer une meilleure connaissance de nous-mêmes
Comme pour toute expérience de vie, la connaissance vient de la pratique. Confronter ses idéaux au terrain, ses expériences de stagiaires à ses expériences de professionnel est essentiel pour nous permettre de développer une meilleure connaissance de nous-mêmes et donc de ce qui nous convient et de ce qui ne nous convient pas. C’est en forgeant que l’on devient forgeron, et le travail social n’échappe pas à cette règle !
Nos aspirations évoluent
Nos expériences personnelles, professionnelles, familiales, notre évolution, les années qui s’installent … font que nos aspirations professionnelles évoluent également. Ce qui nous convenait lorsque nous avions 25 ans ne nous conviendra peut-être plus à 50. Certains d’entre nous auront besoin d’expérimenter plusieurs secteurs de travail avant de trouver chaussure à leur pied, tandis que pour d’autres, les choses seront moins mouvementées. Parfois, on se retrouve spécialisé malgré soi, les expériences s’accumulant au sein d’un même secteur.
– Lire aussi : Reconversion : se réorienter lorsqu’on est "hyper spécialisé"
Prendre de la hauteur sur son vécu
Dans tous les cas, ce qui importe est de pouvoir arriver à un niveau de connaissance de soi-même et de réflexion sur son parcours permettant de se réorienter lorsque nécessaire. Cela nécessite de s’extraire de son vécu quotidien pour y réfléchir, en d’autres termes, de prendre de la hauteur pour repérer des schémas récurrents.
Parfois, il est utile de se faire accompagner pour ça. Un excellent outil que l’on peut construire, et qui a l’avantage d’être utile à différents moments de notre carrière est la boussole professionnelle.
Construire sa boussole professionnelle
La boussole professionnelle est constituée de trois éléments :
- Le « pourquoi » : le sens que je place dans mon travail, mon moteur.
- Le « quoi » : mes talents, mes appétences. On ne parle pas nécessairement ici de compétences professionnelles, mais bien de talents transversaux, de ce qui nous anime et nous fait oublier le temps qui passe.
- Le « comment » : l’environnement dans lequel je m’épanouis.
Construire cette boussole prend du temps et nécessite souvent de faire appel au regard de nos proches, voire à l’aide d’un professionnel, mais elle est le cœur de notre orientation actuelle et future. Parfois, elle permet de se rendre compte que le secteur dans lequel on évolue nous convient, mais pas nécessairement l’environnement. Ou au contraire, elle peut nous permettre de réaliser que nous nous sommes « spécialisés malgré nous » dans un secteur de travail qui ne nous convient plus.
Prendre le temps, régulièrement, de faire le point à l’aide de sa boussole est crucial pour rester aligné professionnellement parlant. Ceci dit, pour construire sa boussole, il est nécessaire d’avoir un minimum de matière, donc d’expériences, afin d’alimenter sa réflexion … D’où le fait de commencer quelque part, peu importe où.
MF - travailleuse sociale
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