Travail social : "Au secours, je commence un nouveau boulot !"
Aaahhh, cette sensation de débarquer comme un cheveu dans la soupe, d’être complètement larguée, de ne rien comprendre à rien, voire d’être un poil stupide ! Ça faisait longtemps que je ne l’avais pas ressentie … Pour être précise, la dernière fois, c’était lors de mon précédent changement de boulot.
Changer de travail est un événement stressant, fragilisant, quel que soit le stade auquel on se situe dans notre carrière. Que l’on débute ou que l’on soit déjà quelque peu aguerri, que l’on ait fréquemment changé d’emploi ou que l’on ait été fidèle, un changement de travail, ou même de fonction chez le même employeur est source de stress. Alors si comme moi, vous êtes dans cette situation, quelques réflexions qui pourront (peut-être) vous aider.
Changer de travail est stressant et c’est normal
Tout d’abord, remettons les choses dans leur contexte. Changer de travail EST un stresseur conséquent. Et ce, même si on a voulu ce changement. Et c’est bien normal : il s’agit d’un événement majeur qui vient déstabiliser une routine professionnelle bien établie et qui vous fait passer du statut « expert » (ou à tout le moins qui sait un peu de quoi il parle) au statut « petit nouveau » (avec le lait qui coule au coin de la bouche). Tous nos repères valsent, on cherche parfois désespérément à se raccrocher à quelque chose de familier tout en tentant d’absorber un maximum d’infos en un minimum de temps. Donc être stressé et fatigué en cette période, c’est normal. Un peu d’indulgence…
Essayer de se raccrocher à ce que l’on connaît : fausse bonne idée
Si le changement a lieu vers un emploi dans un domaine que l’on connaît déjà un peu, ça peut être faussement rassurant, car on se croit en terrain connu. Or, d’une institution à une autre, les pratiques peuvent être assez diverses, tout comme la manière d’aborder la problématique. Le danger est donc d’oublier cela et de foncer tête baissée avec ses anciens réflexes. Se raccrocher à ce que l’on connaît est une tendance naturelle chez l’être humain, mais parfois une fausse bonne idée.
Vaciller sur ses bases pour laisser de nouvelles compétences émerger
Si le changement a lieu dans un domaine tout à fait différent, on peut se sentir vaciller sur ses bases. Et c’est bien normal ! Nos domaines d’action sont tellement variés qu’une vie professionnelle entière ne suffirait pas à en faire le tour. Heureusement, chaque expérience professionnelle va nous permettre d’acquérir et de développer des compétences qui seront utiles à la suite de notre carrière. Alors prenons le temps de leur permettre d’émerger.
Prendre le pouls
Débarquer dans un nouveau boulot, c’est avant tout prendre le pouls de l’institution. Sa philosophie officielle et son fonctionnement réel. Ce qu’il y a entre les lignes, l’organigramme écrit et celui qui se vit et se ressent. C’est prendre la température des relations, observer et analyser les personnalités qui composent l’équipe, les connivences, la manière dont le groupe vit. C’est à la fois se faire suffisamment petit pour ne pas débarquer avec ses gros sabots, mais aussi être suffisamment soi pour être jaugé à sa juste valeur. Bref, c’est subtil et délicat … Pas évident, surtout en situation de stress.
Prendre le temps de prendre ses marques et de démarrer sur de bonnes bases
Commencer un nouveau boulot c’est aussi prendre le temps de prendre ses marques, ne pas vouloir aller trop vite afin de ne pas foncer dans le mur. C’est comprendre ce qu’on attend de nous, comment, de quelle manière et avec quels moyens. Et ça, c’est très important, car cela permet de déterminer les bases concrètes du travail, de préciser ou d’établir la description de fonction, autrement dit ce sur quoi nous serons évalués lorsque viendra le temps de la question de la reconduction du contrat.
MF - travailleuse sociale
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