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Chronique d’un psy : « Le Noël des psy »

14/12/22
Chronique d'un psy : « Le Noël des psy »

Alors que les fêtes de fin d’année approchent indéniablement, T. Persons se questionne sur l’esprit de Noël et son impact sur la clinique des psychologues cliniciens.

Cette semaine, alors que le quidam tente de ne pas se noyer entre les flots de vinasse chaude, les chansons criardes de chorales d’enfants ou les téléfilms allemands où il neige autant dans le décor que dans la tête des acteurs, je me suis confronté à une évidence : il est omniprésent ! Qui ? Quoi ? Le nouvel album de Garou/Patrick Bruel/Linda Lemay qui chante la version jazzy de White Christmas ? Non, pardi, mais c’est fondamentalement ce qui s’en rapproche le plus : l’esprit de Noël ! Vous me direz, il est bien gentil, T. Persons, mais qu’est-ce que les boules rouges et scintillantes de Michael Bublé ou les grelots graveleux de Mariah Carey ont à voir avec une chronique sur les psy ? A priori, pas grand-chose, si ce n’est qu’en soi, je m’interroge pleinement sur l’impact que cette fichue période peut avoir sur notre pratique.

Y a-t-il un effet de Noël dans nos consultations ? J’ai lu dans un article d’un quotidien belge que la période des fêtes de fin d’année a un impact sur bon nombre de secteurs : la vente, l’Horeca et les soins de santé… Les soins de santé ?! En bref, on nous explique que l’ambiance de Noël avec ses petites loupiotes, ses grands sapins et ses gros cadeaux donne au consommateur, heu au patient - oops - un sentiment de légèreté et de sécurité. Bref, le diagnostic de cancer du poumon passerait apparemment mieux si l’oncologue a une barbe blanche, un ventre bedonnant dans son costume rouge et qu’il vous accueille sous le gui pendu au-dessus de sa porte…

"J’ai décidé de laisser l’austérité regagner mon cabinet"

Partant de ce constat pour le moins interpellant, je me suis demandé si ma salle d’attente qui, soyons honnête, est à la quiétude ce que la joie de vivre est à une chanson de Radiohead, ne devrait pas recevoir un relooking pour la fin de l’année. D’une manière très naïve, je me suis dis qu’après tout, un petit lutin, deux ou trois boules de Noël et un crooner américain trentenaire maltraitant les standards de Sinatra dans ma playlist de musique d’attente, ça pouvait pas faire de mal, non ?

Puis j’ai réfléchi : autant, Noël a un impact positif pour ceux qui ont intrinsèquement en eux le cœur qui bat à la magie des publicités de Coca-Cola autant, pour ceux qui s’en tamponnent autant qu’un Inuit se fout d’une machine propulsant de l’air conditionné, cela n’est peut-être pas des plus sympathiques, non ? Et surtout, est-ce que je ne donne pas des informations personnelles sur moi ? Mes croyances, mes habitudes ? Moi qui, après tout, voulait simplement suivre les conseils avisés d’un journaliste pour satisfaire au mieux mes clients, heu patients - oops - ?

En conclusion, j’ai décidé de laisser l’austérité regagner mon cabinet. Certes, la magie de Noël rend peut-être le hall d’un hôpital un peu moins anxiogène, mais qu’en est-il pour tous ceux que cela insupporte au point de vouloir se crever les yeux et les oreilles au pic à glace ? Soit, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter de bonnes fêtes, ou pas. Peu importe vos convictions, vos croyances et vos goûts musicaux nauséabonds, je vous souhaite malgré tout, le meilleur pour cette fin d’année !

T. Persons

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Commentaires - 1 message
  • Bien tapé T. mais pourquoi cette injustice envers Radiohead ? Ceci dit je me demande si Johnny Rotten n'a pas enregistré un chant de Noël...

    Am6535 jeudi 15 décembre 2022 12:05

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