Papotages d’éducs : concilier vie pro et vie perso
Avec ma copine Justine, éducatrice spécialisée, on a papoté un long moment. On a discuté études, boulot, expériences, équilibre vie pro et perso, etc. Justine et moi, on a de nombreux points communs, et notamment celui d’être, malgré notre différence d’âge, de jeunes mamans. Entendez par là que nous avons toutes les deux un enfant en bas âge et que nous sommes donc confrontées au défi de concilier nos vies professionnelles et nos vies personnelles. Pas toujours simple, encore moins facile.
Organisation militaire et vies difficiles à combiner
Clairement, avec un jeune enfant, les horaires sont minutés et l’organisation est militaire, surtout lorsqu’on a soi-même des horaires à respecter. Je me suis vue quantité de fois me dépêcher comme une folle le matin, presser mon fils qui allait à l’époque à la crèche, puis me dépêcher sur la route, tout ça parce que des imprévus nous étaient tombés dessus, et en général il n’y en a pas qu’un ! Je me rappelle de ces courses matinales effrénées pour arriver à l’heure à une réunion… annulée en dernière minute !
Justine fait le même constat : "C’est pas forcément le métier d’éduc qui est difficilement compatible avec le fait d’avoir un jeune enfant, c’est la vie professionnelle tout court. Et encore, je ne fais pas d’horaires de pauses, je n’imagine même pas car c’est déjà hyper compliqué comme ça. Les horaires sont difficiles à organiser, il faut se dépêcher tout le temps, ne pas prendre de retard ni d’un côté ni de l’autre, il n’y a pas de battement, et en plus si on a un peu de trajet à faire c’est l’enfer."
Flexibilité, stress, organisation…
L’idéal au final lorsqu’on a de jeunes enfants reste d’avoir un travail avec des horaires de bureau, qui sont les horaires les plus proches de ceux des enfants, donc avec un aspect pratique non négligeable. Les horaires de pause, par exemple, nécessitent d’avoir un conjoint qui a des horaires de jour ou alors d’avoir un solide soutien familial. En tant qu’éduc, on peut être amené à faire des horaires de pause ou à avoir des changements de dernière minute, des horaires très variables, c’est une donnée à prendre en compte. C’est aussi un métier où on demande beaucoup de flexibilité, comme de plus en plus dans le monde du travail, et cette flexibilité est parfois difficile à combiner avec une vie de famille. Personnellement, j’ai de plus en plus de mal à courir dans tous les sens, c’est un stress que je n’ai plus envie de subir.
Justine non plus n’a plus envie de vivre dans le stress : "En fait c’est un peu la vie professionnelle en général qui est difficilement compatible avec les obligations et structures quand on est jeune parent. J’aspire à plus de lenteur dans ma vie, même dans mes activités, j’ai envie de me diriger vers du slow."
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Un conseil ?
Je pense que l’arrivée d’un enfant ou l’agrandissement d’une famille est aussi l’occasion de se poser la question de la manière dont nous voulons vivre. Pas nécessairement du fait de choisir quoi prioriser entre sa vie de famille et sa carrière, car je pense sincèrement que l’on peut s’épanouir dans ces deux aspects, mais je crois que c’est un bon moment pour se demander comment on souhaite vivre soi pour soi, ce qu’on est prêt à accepter et que que l’on ne veut pas, ce qui est confortable pour nous et ce qui ne l’est pas. Ce n’est pas toujours facile à communiquer, mais la qualité de vie est essentielle.
Justine ajoute : "Maintenant, rien n’est figé. Aujourd’hui, je suis dans une situation idéale, avec un boulot tout près de la crèche et de la maison, mais plus tard, si je ne veux plus travailler là, je ne me sens pas enfermée dedans sous prétexte qu’il est pratique."
MF - travailleuse sociale
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