Papotages d’éducs : travailler en tant qu’animatrice avec des enfants
Avec ma copine Justine, éducatrice spécialisée, on a papoté un long moment. On a discuté études, boulot, expériences, équilibre vie pro et perso, etc. On a toutes les deux des parcours professionnels plutôt riches et variés en termes d’expériences, et même des expériences dans des milieux similaires, desquelles nous avons pu discuter. On a notamment toutes les deux travaillé dans l’animation, avec un public d’enfants.
Ecole de devoirs, accueil extra-scolaire : précieuses infrastructures
Justine a travaillé en école de devoirs : "Le rôle de l’école de devoirs est d’aider les enfants, aussi bien au niveau du soutien scolaire, mais aussi de leur offrir une ouverture au niveau des activités, de leur permettre de faire des choses qu’ils ne feraient peut-être pas en famille, parfois pour des raisons d’argent, ou alors parce que les parents travaillent beaucoup ou ne parlent pas la langue. L’idée c’est d’œuvrer à construire plus d’équité, comme au niveau scolaire, d’offrir plus de chances à ceux qui en ont moins ou qui n’ont pas les mêmes."
Je n’ai jamais travaillé en école de devoirs, mais bien en accueil extra-scolaire, et nous avions la même optique : outre l’accueil après l’école, nous proposions de vrais stages à thème, avec une ouverture artistique, sportive et culturelle, des journées de visites de lieux où tous les enfants ne se rendent pas forcément en famille, que ce soit parce que c’est trop loin ou trop cher, ou pas dans les priorités familiales, par exemple.
Notre philosophie, en tant que service communal, était de rester financièrement accessible et ouvert à tous. Actuellement, en étant maman, je me rends compte que ce type d’infrastructure est infiniment précieux et trop rare dans certaines régions du pays !
Animer, tout un art !
Travailler dans ce type d’infrastructure demande une dose d’énergie non négligeable ! Pour ma part, je l’ai fait en début de carrière et j’avais une fonction d’animatrice. Clairement, mon rôle n’était pas d’être éducatrice spécialisée, mais de proposer des animations artistiques, culturelles, de coordonner les activités et de susciter l’émulation entre mes collègues afin de permettre l’émergence de nouvelles idées, propositions, projets, etc. C’était passionnant, mais sportif ! Personnellement, j’avais été très bien outillée et formée aux techniques d’animation avec un public d’enfants durant mes études, aussi, je ne me suis pas sentie démunie, mais ça peut être le cas. Des formations existent, il ne faut pas hésiter à s’en servir !
Justine fait le même constat : "En école de devoirs, je ne suis pas éduc, mais animatrice, après, ma vision d’éduc est toujours là. J’aime travailler avec des enfants, je peux leur transmettre beaucoup et eux aussi m’apprennent beaucoup. Ils m’aident à m’émerveiller à nouveau de choses qui me semblaient banales. En plus, j’approfondis mes compétences en animation, je me forme, car même si j’ai appris des techniques d’animation, je ne suis pas animatrice, il y a des manières de travailler à la gestion de groupe que je ne connais pas, j’ai besoin de m’outiller plus."
Un conseil ?
Justine : "Ne pas rester sur ses acquis, se former. L’école de devoirs c’est génial pour ceux qui aiment animer, travailler avec les enfants mais aussi travailler en réseau, avec les écoles, les familles, les autres associations. C’est une ouverture sur le monde."
Je pense la même chose : il est crucial de se former, y compris si la formation de base comporte un bon volet en techniques d’animation, et d’autant plus si ce n’est pas le cas ou si on est resté éloigné du métier ou du secteur pendant longtemps. Ne pas avoir peur de se laisser porter par le groupe aussi. Mes plus beaux projets ont été ceux qui ont émergé entièrement de l’imaginaire des enfants et qu’ils ont mené de bout en bout, sans canevas.
MF - travailleuse sociale
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