Journée mondiale du travail social 2024 : "Mon travail social, cet essentiel"
A l’occasion de la journée mondiale du travail social, notre chroniqueuse "MF" nous livre une réflexion profonde sur la valeur inestimable du travail social dans notre société. Elle nous rappelle pourquoi les travailleurs sociaux, avec leurs diverses formations et expériences, constituent une force indispensable à la civilisation, œuvrant sans relâche pour le bien-être des plus vulnérables. À travers son texte sans langue de bois, la travailleuse sociale met en lumière la noblesse de cette profession souvent sous-estimée.
En ce jour dédié au travail social, j’ai envie de revenir sur les raisons qui font que, pour moi, le travail social est essentiel au monde. Les raisons qui font que nous, travailleurs sociaux, quelle que soit notre formation initiale, sommes indispensables à la société et devrions porter fièrement notre couronne.
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Nous sommes les garants de la civilisation
Notre existence est la preuve que nous sommes civilisés. En effet, les historiens s’accordent sur le fait que l’on a pu considérer les groupements humains primitifs comme des civilisations à partir du moment où il a été constaté des traces de fractures consolidées sur des ossements. Autrement dit, lorsque les membres du groupe ont pris le temps de soigner leurs blessés. Ce sont là les fondements de ce que nous considérons comme une civilisation. Et c’est ce que nous, travailleurs sociaux, nous faisons.
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Nous prenons soin des plus vulnérables d’entre nous
Nous, travailleurs sociaux, sommes ceux qui prenons soin des personnes les plus vulnérables de notre société. Nous devons faire en sorte que personne ne soit laissé au bord de la route, nous sommes les garants que notre société reste une civilisation. À mesure que notre société s’individualise, nous devenons de plus en plus nécessaires. À bon entendeur…
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Nous sommes le Village
Celui qu’il faut pour élever un enfant, soigner un malade, porter une personne en difficulté, prendre soin de l’ancien. Nous sommes la solidarité inhérente aux sociétés plus anciennes, quand son absence signifiait assurément la mort. Nous sommes la garantie qui devrait permettre de dormir sur ses deux oreilles, sachant qu’on n’est pas seul et que quoi qu’il arrive, les arrières sont assurés.
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Nous sommes les indispensables petites mains
Nous, travailleurs sociaux, sommes les petites mains qui rattrapent les grosses erreurs. Nous sommes ceux qui essuient les plâtres de politiques sociales désastreuses, qui tentons, tant bien que mal, d’essayer d’aider des personnes à pousser droit lorsque tout s’effondre autour et à l’intérieur d’elles, lorsque leurs fondations ne sont pas solides.
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Nous sommes là pour ceux que l’on n’entend pas
Nous, travailleurs sociaux, sommes souvent le réceptacle de la colère de ceux dont la voix ne porte jamais bien loin, de ceux qu’on oublie ou qu’on préfère ignorer. Nous sommes là pour eux, nous recevons leur rage, leur tristesse, leur colère. Nous essayons de les aider à transformer ça en une formidable énergie créative, pour qu’ils puissent tracer leur chemin au milieu des broussailles.
Nous parlons pour ceux qui sont muets
Nous, travailleurs sociaux, portons la voix de ceux qu’on préfèrerait muets. De ceux qui ont l’habitude qu’on détourne le regard, qu’on fasse la sourde oreille, qu’on continue notre chemin. Nous, travailleurs sociaux, nous les voyons, nous les entendons, nous cheminons avec eux. Et nous, travailleurs sociaux, nous avons la rage, nous sommes tristes et en colère de tout ça. Pourtant, nous, travailleurs sociaux, nous revenons bosser jour après jour, avec des bouts de ficelle, souvent, la boule au ventre, parfois. Mais nous sommes là. Et vous ?
MF - travailleuse sociale
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