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Ce que j’aurais aimé qu’on me dise lorsque j’ai commencé à travailler dans le social

23/12/22
Ce que j'aurais aimé qu'on me dise lorsque j'ai commencé à travailler dans le social

Il y a « deux - trois » choses que l’on n’apprend pas à l’école, mais plutôt à l’école de la vie … Et parmi cette multitude de choses, personnellement, il y en a l’une ou l’autre que j’aurais aimé que l’on me dise lorsque j’ai commencé à travailler. Voire même un peu avant. Bien entendu, rien ne dit que j’aurais écouté ! Mais voici...

 Découvrez la campagne : "J’aime mon métier" : un focus sur les professionnels du social et de la santé

Nul n’est indispensable

Et c’est vraiment vrai. Certes, peu flatteur pour l’ego, mais vrai de vrai. Personne n’est indispensable, même si on aimerait le croire. On peut faire le meilleur travail possible, entretenir de bons liens avec ses collègues, avoir d’excellentes relations avec ses bénéficiaires / patients / usagers … Le jour où on part, on est remplacé, vite oublié, et la vie continue pour tout le monde. Alors inutile d’en faire un fromage. Dans 20 ans, ça n’aura plus aucune importance.

Ce n’est qu’un boulot

Autrement dit, une manière de gagner sa vie, de payer ses factures et c’est tout ! Ce n’est pas un sacerdoce, une vocation, mais la concrétisation des termes d’un contrat de travail. En échange de ton travail, tu reçois un salaire. Il ne doit pas être question d’autre chose, et encore moins d’accepter de donner 2000% de soi, car de l’autre côté, la contrepartie sera toujours la même. Ne perds pas de vue que c’est un travail, avec des chefs, des évaluations, un cadre et des limites. Et que ce n’est pas le seul au monde. Ne perds pas non plus de vue que ce travail est encadré par des textes de loi et que connaître ses droits est toujours intéressant.

Ferme la porte

En arrivant au travail, ferme la porte du privé. Décompresse, laisse tes éventuels soucis de côté, et surtout, ne te raconte pas trop, tu ne sais jamais dans quelle oreille tes confidences tombent. À l’inverse, en rentrant chez toi, ferme la porte du travail. N’emporte pas tes tracasseries professionnelles à la maison. Et si ce n’est pas possible, pose-toi des questions : sur toi, ton degré d’investissement, mais aussi sur ton boulot, le niveau de stress qu’il engendre et la perméabilité qu’il demande.

Tu es ton propre instrument de travail

De prime abord un peu contradictoire avec le paragraphe précédent, mais en travaillant avec l’humain, tu es ton propre instrument de travail. Toi, ta capacité à écouter l’autre, à le décoder, ton empathie. Toutes les techniques que tu as apprises dans le cadre de ta formation, mais aussi ton expérience de vie et toutes ses leçons. Et puis surtout le fait qu’à un moment donné, vous êtes deux êtres humains l’un en face de l’autre et que ça, l’autre doit le ressentir pour te faire confiance. Et si tu agis comme tel, ça te permettra de faire du bien meilleur boulot.

Observe avant d’agir

Tu ne pourras pas éviter les stratégies. Entre collègues, avec les chefs, elles sont présentes partout. Il n’y a pas de lieu de travail idéal, il y en a juste des moins pires que d’autres. Et encore, ça ne dure pas : il suffit d’un changement, si minime soit-il, pour que le vent tourne, dans un sens comme dans l’autre. De la même manière qu’avec les battements d’ailes de papillons. Alors pose-toi, observe, décode. Et tiens-toi à l’écart. Entrer dans les stratégies ne va faire qu’une seule chose : dévorer ton énergie.

Trouve un moyen de prendre du recul

Travailler au sein d’une équipe, ou seul, dans le domaine si vaste de l’aide à la personne peut être terriblement prenant et, au fil du temps, on en vient à fonctionner « la tête dans le guidon » et à ne plus voir les contours de ce que l’on dessine. Or, si on veut pouvoir faire du bon travail, se remettre en question à bon escient, accompagner sans s’épuiser et voir où on met les pieds jour après jour, il est important de pouvoir prendre du recul. Supervision, psy, coach, écriture personnelle, peu importe. Mais prendre un temps spécifique pour prendre du recul sur tout ça n’est jamais du temps perdu. Et ça permet d’ouvrir et de fermer les portes plus aisément.

MF - travailleuse sociale

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