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Chronique d’un psy : "La santé en expectative"

03/07/24
Chronique d'un psy :

Les dés ont été jetés, les électeurs ont pu s’exprimer. C’est désormais aux élus politiques de mettre en place un gouvernement pour ces prochaines années. Et quid de la santé ? T. Persons s’interroge sur les perspectives des soins de santé à la vue du résultat des élections.

Il y a des gagnants, il y a des perdants. Ainsi va la politique, parait-il. Dans ce contexte particulier, je m’interroge. Et si les perdants, c’était nous ? Pas les politiques, mais la société, les humains et pour ce qui nous préoccupe, les professionnels de soins de santé. En effet, j’ai l’impression que ces quinze dernières années, on traite la santé en Belgique comme Zola considère ses personnages de fiction. Ça souffre beaucoup et ça ne se termine jamais bien. JAMAIS. De ce que je me souviens de ma carrière professionnelle, il y a d’abord eu Onkelinx. Puis, De Block. Et là, on sort de quasi quatre ans de Vandenbroucke. Il y a eu le Covid, les blouses blanches. Bref, la santé en bave et attend un peu de répit.

Un libéral ou un membre de la NVA à la santé ?

Du répit, y en aura-t-il ? Après la stigmatisation de De Block, son essorage du budget et les politiques de Vandenbroucke aussi connectées au terrain qu’une réplique de Jean-Claude Van Damme colle à la réalité, qui sera le suivant ? On nous l’annonce, il est fort probable que le futur gouvernement soit de centre-droit. Avec quelle perspective ? Un libéral ou un membre de la NVA à la santé ? Super. Une mince chance de voir malgré tout Vandenbroucke rempiler si son parti décide remplir les chaises manquantes ? Génial. On est bien d’accord, les perspectives sont aussi alléchantes qu’un repas chaud dans une cantine scolaire dans les années nonante.

Et pour les psy ? Il y a de quoi flipper, non ? Le MR parle de réformer les réseaux 107 qui, du coup, brûlent des cierges devant la porte de Frankie, en espérant qu’il ne s’en aille pas. C’est la panique dans les réseaux, qui n’ont jamais été plus proches de leur budget. D’une manière plus globale, on le sent bien venir, on va devoir faire plus de prestations avec moins d’argent. Et avec le sourire, s’il vous plait. Ira-t-on vers du nouveau ? C’est l’incertitude. Ce qui est sûr, c’est que si on regarde le passé, on pourrait se dire que ça ne peut pas être pire. Et pourtant, chaque nouveau ministre a le don de nous renvoyer que cela est possible.

Et s’il venait de la société civile, sans être corrompu par Big Pharma ?

Du coup, moi, j’attends. Il faut dire, on est nombreux à moisir, à patienter qu’elle ou il vienne pointer le bout de son nez. On le fantasme puis, on l’idéalise. Et s’il venait de la société civile, sans être corrompu par Big Pharma ? Et s’il n’était pas économiste ? Et si elle était empathique, mesurée et capable d’entendre et de changer comme il faut où il faut sans pour autant pisser sur les autres ? Certes, on ne demande quand même pas la Lune, mais vous en conviendrez, à attendre le prince charmant, quand l’idiot du village vient frapper à la porte, on est un peu déçu…

En conclusion, amies et amis professionnels de soins de santé, il va falloir attendre et espérer que cette fois-ci, ce sera la bonne. Un petit mot finalement pour la ou le futur·e élu·e ? Soyez sympa. On sort de multiples traumatismes, on a besoin de douceur, de compréhension et de budget. Surtout, la thune, en fait, mais avec un sourire, s’il vous plait.

T. Persons

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