La formation continue : l’indispensable des travailleurs sociaux
Dans un contexte professionnel de plus en plus exigeant, la formation continue est essentielle pour les travailleurs sociaux. Elle permet de faire un pas de côté, de se ressourcer et d’acquérir de nouvelles compétences, malgré les contraintes d’agenda et de budget. Indispensable pour éviter la routine, elle revitalise la pratique professionnelle et stimule la motivation.
Dans la course de plus en plus effrénée du boulot, s’arrêter le temps de participer à une formation est de plus en plus difficile. Nécessités d’agenda, urgences réelles ou perçues comme telles, contraintes budgétaires … Les raisons de négliger cet aspect de notre travail sont nombreuses. Pourtant … Les formations continues sont aussi indispensables qu’un bol d’air.
Un pas de côté
Suivre une formation continue, c’est faire un pas de côté. En ce qui me concerne, j’en ai suivi régulièrement durant la première moitié de ma carrière, et beaucoup moins pendant la seconde.
Autant vous dire que je sens la différence … Une formation continue, même si elle ne dure qu’un ou deux jours, c’est l’occasion de faire un pas de côté, de prendre des forces et de repartir avec un nouvel élan, ça redonne du souffle au travail, même si parfois, c’est de courte durée.
De nouvelles connaissances
Bien entendu, une formation continue, c’est l’occasion d’acquérir de nouveaux outils, de mettre à jour ses connaissances, de porter un regard neuf sur son travail. Bref, c’est l’occasion de sortir de son train-train et de s’offrir une bonne dose de stimulation, ce qui nous manque parfois, lorsqu’on est pris dans nos habitudes. Et même les boulots les moins routiniers sont générateurs d’habitudes, c’est normal. La formation continue est donc un remède à l’encroûtement !
Formations imposées
Parfois, les formations continues sont imposées par l’employeur, et le plus souvent, il s’agit de recyclages ou de formations sectorielles obligatoires. On ne va pas se mentir, certaines de ces formations sont loin d’avoir l’effet revigorant décrit plus haut … Ceci étant, elles permettent de sortir du cadre professionnel habituel avec ses collègues, d’acquérir de nouvelles connaissances, elles sont un plus sur un CV et elles permettent parfois de comparer les pratiques et de créer des liens avec d’autres professionnels.
Si on le peut, bien choisir sa formation
Dans certains cas, il est possible pour le travailleur de choisir ses formations continues. Le plus souvent, il n’y a pas de règle en la matière : pas de budget spécifiquement prévu, ni de ligne de conduite ou encore d’obligation légale. Le tout réside alors dans l’argumentation que le travailleur va donner quant aux apports de cette formation au niveau du travail. Reste la question de l’agenda et celle du budget, qui sont des freins assez fréquents. Pour ma part, j’ai toujours essayé de choisir des formations en lien direct avec mon travail, ou avec une problématique fréquemment rencontrée, un projet à mener, etc. J’ai aussi souvent proposé des formations dont le contenu pouvait être utile à d’autres membres de l’équipe, et, sauf en cas de largesses particulières, je me suis limitée à une à deux courtes formations par an, pour un total de deux à trois jours annuels.
Prolonger l’effet « second souffle »
Après une formation continue intéressante, on reprend le boulot généralement empli de nouvelles résolutions et d’envies d’implémenter les outils acquis. Et malheureusement, souvent, les habitudes reprennent la main et nous nous retrouvons avec nos jolis outils remisés au fond d’un tiroir. Pour éviter cela, quelques astuces : essayer de résumer ces outils en un support visuel court et percutant, que l’on garderait à vue. Se créer des routines pour mettre en place ces nouveaux outils et habitudes de travail, en commençant par faire des petits pas, de manière régulière. Par exemple, s’il s’agit d’une technique d’entretien, décider dans un premier temps de la mettre en place lors d’un entretien par jour, puis de prendre un temps pour analyser l’entretien en question. Petit à petit, les sentiers deviennent des autoroutes …
M.F, travailleuse sociale
Découvrez les autres textes de l’autrice
– Secteur non-marchand : balayer devant sa porte...
– Travail social : vous avez dit piston ?
– Travailler dans le social : ces clichés qui nous collent encore et toujours à la peau
– Travail social : accueillir un nouveau travailleur, mode d’emploi
– Travail social : le pire moment pour lancer un nouveau projet
– Travailleurs sociaux : les vacances d’été, un moment si particulier
– Travail social : quand la communication fait défaut
– Ce que j’aurais aimé qu’on me dise lorsque j’ai commencé à travailler dans le social
– Travailleurs sociaux indépendants : vers un système social à deux vitesses ?
– Peut-on soigner en ne prenant pas soin de soi ?
– Rémunération : travailleur social, combien tu vaux ?
– Quand l’entretien d’embauche en dit long sur l’employeur
– Travail social : comment "gérer" son chef ?
– Viva for Life, entre cirque médiatique et charité mal placée
– Quand nos aînés sont laissés au bord de la route...
– Gestion d’un projet en travail social : les erreurs à bannir !
– Travailleurs sociaux : réunion d’équipe, les erreurs à ne pas commettre
– Travailleur social : comment démotiver un collègue compétent et investi
– Travailleur social : comment démotiver un collaborateur compétent et investi - 2e partie
– Coronavirus : à la recherche de notre humanité perdue
– Précarité du travailleur social : et si on en parlait
– Travailleurs sociaux : non prioritaires ?
– Educateur spécialisé : toujours mal considéré...
– Travail social : déceler un manipulateur et s’en protéger
– Travailleur social : (se) motiver au changement
– De l’injonction à la résilience chez le travailleur social
– Éducateur spécialisé, le parent pauvre
– Travailler en réseau : bénéfices et difficultés
– Les travailleurs sociaux sont-ils tous sur un pied d’égalité ?
– Travailleur social : gérer la lassitude professionnelle
– “Amis politiciens, voici mes revendications de travailleuse sociale ! Les entendrez-vous ? ”
– Elections : les revendications d’une infirmière et d’une travailleuse sociale
– Educ, infirmière : quel accompagnement des personnes âgées et en fin de vie ?
Ajouter un commentaire à l'article