Quand le social ne l’est pas...
C’est un des paradoxes de notre secteur : il n’est que trop rarement social. Envers nous, ses salariés, en tous les cas. Pressions en tous genres, non-respect du droit du travail, abus au pluriel … Il nous est souvent demandé de donner jusqu’à l’épuisement et sans recevoir grand-chose en retour.
Un travail qui a du sens dans une structure humaine…
Choisir une orientation sociale, c’est choisir de faire un travail qui a du sens. C’est décider de mettre ses compétences au service d’un projet de société plus juste. Choisir d’exercer dans ce secteur, c’est choisir de travailler dans une structure humaine, fondée par des personnes qui ont investi une énergie incroyable dans une manière d’aller vers cet idéal de société plus juste.
Un lieu où l’humain a droit de cité … Ou pas
A priori, choisir de travailler dans le social, c’est choisir de travailler là où l’humain a droit de cité. Que dis-je, là où il a la part belle. Car après tout, comment peut-on prétendre œuvrer pour une société plus juste si on ne commence pas en appliquant les principes que l’on prône ? Justice sociale, défense des plus vulnérables, équité … Quand on choisit de travailler dans l’associatif, on choisit d’être sous-payé, ou en tout cas, on sait qu’on le sera. Mais au moins, on sera respecté, n’est-ce pas ?
Tout donner, ne rien demander
Travailler dans le social, c’est ne pas avoir le droit de se plaindre de tout ça, car on a choisi d’être là. On exerce un métier passion, auquel on a le devoir de tout donner. Après tout, on veut changer les choses, on n’est pas là pour prester des heures de travail. Au diable l’avarice ! Tout donner, ne rien demander. Travailler dans le social, c’est passer pour le trouble-fête si on ose réclamer un peu plus de respect de ses droits.
La vocation avant tout
Après tout, qui sommes-nous pour oser revendiquer l’application de ce qui a été acquis de longue lutte par nos ancêtres pas si lointains et qui ne cesse d’être remis en question ? Travailler dans le social, c’est une vocation. Alors, au nom de cette vocation, tout est piétinable. Y compris le travailleur. Car au fond, nul n’est irremplaçable … Et qu’on se le dise, ceux qui gesticulent le plus en brandissant le drapeau des droits humains à tous les coins de plateaux télévisés sont souvent ceux qui les respectent le moins.
MF - travailleuse sociale
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