Un site de l'Agence pour le Non-Marchand
Informations, conseils et services pour le secteur associatif

Travailleur social : à la recherche du bonheur, ici et maintenant !

13/07/23
Travailleur social : à la recherche du bonheur, ici et maintenant !

C’est dans l’air du temps : une quête perpétuelle et effrénée du bonheur, générant au passage un beau chiffre d’affaires pour les gourous en tous genres, spécialistes autoproclamés de ce pas si nouveau business plutôt rentable. C’est le propre de l’être humain que de vouloir être heureux, s’épanouir, mener une vie pleine de sens. C’est aussi le propre du travailleur social que de chercher sens, épanouissement et bonheur dans son travail. Après tout, nous l’avons souvent choisi pour cette caractéristique particulière.

L’environnement : essentiel, mais pas primordial

Dans un précédent article, nous avons vu que notre génétique et notre histoire personnelle déterminent pour environ 50% notre capacité à ressentir du bonheur. Notre environnement, quant à lui, agit pour environ 10%.

Dans des cas où nous évoluons dans un environnement particulièrement néfaste, notamment lorsqu’il s’agit du milieu professionnel, il y a urgence à agir. Maltraitances et dysfonctionnements ne sont jamais à tolérer, d’autant plus que cette influence négative s’étend aux autres sphères de notre vie et peut agir à l’instar d’une boule de neige. Par contre, dans nombre de cas, il peut suffire de changer « simplement » de lunettes sur notre vie.

Les sentiers deviennent des autoroutes

En effet, environ 40% de notre capacité à ressentir du bonheur vient de nos « efforts quotidiens », autrement dit de ce que nous mettons en place pour changer de lunettes, travailler notre capacité à ressentir le bonheur comme nous travaillons notre endurance, notre force physique, comme nous empruntons un petit chemin tellement de fois qu’il s’élargit jusqu’à devenir une autoroute.

Plaisir et engagement

Ils sont simples, ces leviers sur lesquels nous pouvons agir. Le premier est celui du plaisir. Faire ce qui nous fait plaisir. Partager un bon moment avec des collègues que nous apprécions, prendre une vraie pause, s’octroyer un moment privilégié. Le faire souvent et le savourer pleinement, en conscience.

Le second est celui de l’engagement. Engagement en couple, en amitié, mais aussi vis-à-vis de la société, en se sentant utiles, en créant du lien, en se sentant connectés. Professionnellement parlant, pour ceux qui l’ont perdu de vue, c’est se rappeler les raisons pour lesquelles on a choisi ce métier et cet endroit pour l’exercer. C’est retrouver du sens dans son travail, voir plus loin que les galères quotidiennes, se rappeler à quel point nos actions s’inscrivent dans un tout qui est plus grand que nous et auquel nous contribuons, modestement.

Pratiquer la gratitude

Travailler sa capacité à ressentir du bonheur, c’est aussi travailler son contentement. Apprécier ce que l’on a plutôt que de chercher ce qu’il nous manque. C’est voir des motifs de gratitude même dans les ennuis du quotidien, changer de lunettes sur sa réalité. Simple, mais pas facile. Comme un muscle, ça se travaille jour après jour. C’est porter un regard neuf sur sa vie, son travail, les petites et grandes frustrations. Se rappeler qu’il y a toujours motifs de se réjouir, même dans les pires situations, car au final, elles sont formatrices. On dit que la gratitude permet d’éprouver de la joie, elle-même source de bonheur.

Travailler sa sérénité

Travailler sa capacité à ressentir du bonheur, c’est aussi travailler sa sérénité. Lâcher prise sur ce à quoi on s’accroche et que l’on ne peut de toutes façons pas changer, apprendre à choisir ses combats, à choisir ce à quoi on va consacrer son énergie intérieure et extérieure, ce qui mérite qu’on s’y investisse. C’est se débarrasser de ce qui nous encombre, de ce à quoi on attache de l’importance alors que dans 10 ans on ne s’en souviendra même plus. À nouveau, simple, mais pas facile. Travailler sa sérénité c’est aussi poser des choix. Plutôt que de ruminer, décider d’accepter ou de changer - de lunettes et/ou d’environnement.

MF - travailleuse sociale

Découvrez les autres textes de l’autrice

 Travailleur social, quel est ton secteur ?
 Travail social : le difficile équilibre du travail en équipe
 Travail social : vulnérabilité et empathie, quand le lien s’en mêle
 Secteur non-marchand : balayer devant sa porte...
 Travail social : vous avez dit piston ?
 Travailler dans le social : ces clichés qui nous collent encore et toujours à la peau
 Travail social : accueillir un nouveau travailleur, mode d’emploi
 Travail social : le pire moment pour lancer un nouveau projet
 Travailleurs sociaux : les vacances d’été, un moment si particulier
 Travail social : quand la communication fait défaut
 Ce que j’aurais aimé qu’on me dise lorsque j’ai commencé à travailler dans le social
 Travailleurs sociaux indépendants : vers un système social à deux vitesses ?
 Peut-on soigner en ne prenant pas soin de soi ?
 Rémunération : travailleur social, combien tu vaux ?
 Quand l’entretien d’embauche en dit long sur l’employeur
 Travail social : comment "gérer" son chef ?
 Viva for Life, entre cirque médiatique et charité mal placée
 Quand nos aînés sont laissés au bord de la route...
 Gestion d’un projet en travail social : les erreurs à bannir !
 Travailleurs sociaux : réunion d’équipe, les erreurs à ne pas commettre
 Travailleur social : comment démotiver un collègue compétent et investi
 Coronavirus : à la recherche de notre humanité perdue
 Précarité du travailleur social : et si on en parlait
 Educateur spécialisé : toujours mal considéré...
 Travail social : déceler un manipulateur et s’en protéger
 Travailleur social : (se) motiver au changement
 De l’injonction à la résilience chez le travailleur social
 Éducateur spécialisé, le parent pauvre
 Travailler en réseau : bénéfices et difficultés
 Les travailleurs sociaux sont-ils tous sur un pied d’égalité ?
 Travailleur social : gérer la lassitude professionnelle



Ajouter un commentaire à l'article





« Retour